Pour finir le littoral des Hauts-de-France, il me manquait la côte picarde. Avec les fusions des régions en 2015, la côte picarde s'est vue attribué la suite du GR120 qui ne concernait à l'origine que la côte d'Opale. Ce n'est pas le linéaire départemantal le plus long et il je l'ai découpé en 3 jours de marche :

Le Tréport - Cayeux 21 km
Cayeux - Le Crotoy 23 km (+ 13 en train)
Le Crotoy - Pas d'Authie 36 km

Equipement : Merell Moab 2 tige basse aux pieds, Sac LAfuma 50 l sur le dos et tente Quechua MH100 2 places pour les nuits.

Rejoindre le Tréport n'est pas des plus compliqués depuis Paris mais cela passe le plus souvent depuis Paris par une correspondance à Abbeville (ou Amiens ou Beauvais), pour prendre un des rares TER ou plutôt un car. Pour le retour du Pas d'Authie, j'ai rejoint la gare la plus proche : Verton-Rang du Fliers (un peu moins de 10 km) avec un retour direct sur Paris (gare du Nord).

ÉTAPE 1 : du Tréport à Cayeux

Venant de Dieppe en car, je retrouve avec plaisir le Tréport, ville côtière normande la plus septentrionnale : son front de mer et son port de commerce et de pêche aménagé en retrait de la côte dans l'embouchure de la Bresle. J'emprunte la toute fin du GR21, laissé un an avant et je franchis les deux passerelles des ports. Je passe devant la gare SCNF et routière et je débouche sur le front de mer. Quelques pas plus loin, c'est LE changement de commune, de département et de région matérialisé par une belle bornes.

Me voici à Mers-les-Bains, petite cité de pêcheurs jusqu'aux années 1860 et l'essor du tourisme côtier avec l'ouverture de la voie ferrée en 1872. S'nsuit un développement très rapide de l'urbanisme avec une architecture balnéaire toute en verticalité : les villas qui donnent sur la Manche (orientation nord-ouest) ont des façades peu larges mais très hautes avec des balcons ouvragés et décorés de nombreuses fantaisies.

Au bout du front de mer, les falaises de craie interrompues par la Bresle, reprennent et il faut donc grimper à leur sommet par un chemin large qui passe devant Notre Dame de la Falaise puis une ancienne batterie du mur de l'Atlantique.

Le sentier suit le haut de falaise à distance raisonnable du bord. Je longe ensuite le bois de Rontval avant d'arriver sur les hauteurs du bois de Cise. Le chemin descend tout droit au coeur du hameau côté et remonte sur le plateau par la route qui serpente. Plutôt que suivre le GR qui va faire deux dernières descente-montée dans deux vaux, je suis la piste cyclable qui passe à 400 m du bord de falaise.

Je débouche sur les hateurs d'Ault, qui marque la fin de la côté d'Albâtre. Mon dernier passage dans la cité sommoise datait de 2014 lors d'une journée vélo de Cayeux au Tréport.

Cette fois, je monte jusqu'au pied du phare qui, construit sur les hauteurs de la ville, possède une tour cylindrique de petite taille.

Je retourne au plus proche du littoral et débouche sur la plage d'Onival. Les falaises laissent place à un marais qui est isolé de la Manche par un énorme cordon-digue de galets, issus des falaise au sud et ramenés par les courants marins. La marche sur ces galets n'est pas des plus aisés et c'est avec plaisir que le GR s'en écarte et passe au coeur du hable d'Ault, espace naturel protégé contenant des prairies herbeuses, des marais, des pelouses graveleuses, des levées de galets et quelques fragments de dunes. C'est une zone protégée (ZNIEFF) avec beaucoup d'oiseaux qui y passent l'hiver et des batraciens.

La sortie du hable se fait face à l'amer, à 500 m au sud de Cayeux. En poursuivant sur la digue de galets, j'arrive sur le front de mer de Cayeux avec ses dizaines voire centaines de cabanons de plage. Après une pause repas face à la mer alors que le soleil s'approche de l'horizon, je reprends la marche pour finir le front de mer et poursuivre un bon kilomètre dans les dunes.

Mon après-midi de marche se termine à proximité du phare de Cayeux, au camping du bois des Pins (17 €) après 21 km.

ÉTAPE 2 : de Cayeux au Crotoy

La journée de marche débute dans les dunes : sans risque de se perdre, il est préférable de suivre les marques du sentier pour ne pas abîmer le masssif dunaire qui protège la côte des assaults de la mer, notamment lors des tempêtes. Le sable est parfois bien mou mais la progression se fait à un rythme régulier alors qu'une belle journée s'annonce.

A l'approche de la pointe du Hourdel, il faut quitter la dune et poursuivre sur la piste cyclable. Un nouveau blockhaus au milieu des eaux à marée montante va dans le sens que l'érosion du littoral n'a pas attendue le changement climatique pour faire son oeuvre.

Après un court retour dans les dunes au milieu d'une végétation arbustive, j'atteins la pointe du Hourdel avec son feu qui marque la rive sud de la baie de Somme. De couleur verte comme le veulent les règles maritimes, il marque l'entrée droite (tribord) dans la baie pour les embarcations venant du large. Quelques curieux vont jusqu'à l'extrémité de la pointe. Je n'en ai pas le courage et préfère réserver ma nuitée au camping du soir : sans cette initiative, je n'aurais pas eu de place.

Je quitte la pointe en longeant la baie le long de la piste cyclable puis je bifurque à gauche sur la digue de la Gaité, avant de descendre à son pied où la marche est plus facile. Des moutons paissent dans la baie : image de carte postale.

Je poursuis le tour de la baie, longe un petit bois puis remonte un peu par un chemin, longe un champ de coquelicots et je débouche sur la route qui amène au cap Hornu un peu plus loin. Cap qui usurpe un peu son nom et sert surtout de guide pour suivre le chenal de navigation. J'arrive aux abords de St-Valéry-sur-Somme avec son quai promenade qui borde la Somme, puis le canal maritime.

C'est l'heure du déjeuner ; un casse-croûte acheté à la boulangerie fera l'affaire. Je me pose face à l'estuaire et à l'ombre.

La suite se veut plus atypique et moins fatiguante : j'ai prévu de faire le trajet jusqu'au Crotoy avec le train touristique de la baie de Somme. Dans des wagons restaurés en bois (y compris l'assise), c'est à un rythme de sénateur que le train me mène au Crotoy après 13 km en plus d'une heure et un changement de sens à Noyelles, où l'on peut récupérer la ligne classique de Boulogne-sur-mer à Paris, ouverte aux voyageurs en 1847. Le tronçon jusqu'à Noyelle ouvre le paysage sur la baie. De Noyelle au Crotoy, la route digue cache le paysage.

De la gare du Crotoy, je rejoins le bord de la baie, d'où j'étais parti pour sa traverser en 2014. Je longe du mieux possible le littoral, passant devant quelques maisons à l'architecture typique des bords de Manche. Après 3 km de marche, j'arrive aux limite nord de l'urbanisation de la petite cité balnéaire. Deux options :

- suivre le GR120 qui passe à l'arrière du bord de baie mais le sable est très mou et c'est une galère que d'avancer sur ce terrain

- longer la baie sur le sable compacté par les tracteurs des mytiliculteurs.

J'avais choisi la première option avant de changer de cap et de revenir difficilement en bord de baie. L'option 2 est à privilégier en dehors des marées hautes de vives-eaux qui barrent le passage.

Après 3 km de marche, j'arrive à la pointe à Guille et son parking. Ce sera la fin de ma marche sur le GR. Il me faudra 20mn de marche sur une route pour rejoindre le camping Les Aubépines (21 € la nuit). Le camping plus proche du littoral est aussi plus cher (29 €). Des tarifs abusifs mais l'interdiction de bivouaquer dans la baie ne doit pas y être étranger.

Une journée de 34 km dont 13 en train.

ÉTAPE 3 : du Crotoy au Pas d'Authie

Retour à la Pointe à Guille laissée la veille.

BILAN :

80 km de GR120 de Mers-les-Bains au Pas d'Authie

Communes littorales traversées (16) : Mers-les-Bains, St-Quentin-la-Mothe, Ault, Wagnarue, Cayeux-sur-mer, Lanchères, Pendé, St-Valéry-sur-Somme, Boismont, Noyelles-sur-mer, Ponthoile, Favières, Le-Crotoy, St-Quentin-en-Tourmont, Quend, Fort-Mahon-plage.

Avec ce littoral de la Somme, je bouche le dernier trou dans mon parcours des côtes françaises de la frontière belge à St-Brieuc, soit environ 1 200 km. La suite espèrée en 2024 concernera St-Brieuc à Lannion dans le 22 (10 jours), puis Brignogan à Plouarzel dans le 29 (5 jours) pour avoir la continuité jusqu'à Brest.

GR120 côte de la Somme

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