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Randonnées à pied et à vélo
20 septembre 2002

Calvi - Corte à pied via Mare e monti ouest et Mare a mare nord

Le Mare e Monti ouest (MeMo) relie Calenzana, village perché au sud-est de Calvi, à Cargèse, au centre-ouest de l'île en bordure de mer. Il traverse des paysages variés : forêts, pinèdes, maquis, châtaigneraies, bord de mer, gorges en empruntant des chemins donnant de somptueux points de vue sur le littoral et sur la montagne corse.
Moins connu que le GR20, il est aussi moins sportif mais plus "humanisé" : la durée de marche de chaque étape varie entre 4 et 6h30, les dénivelés restent modérés (en dehors de deux ou trois étapes), le parcours n'emprunte jamais la haute montagne (ce qui limite les risques d'orages mais implique des températures plus élevées), les possibilités d'hébergement sont plus étoffés avec plus de confort que les gîtes de haute montagne, on traverse chaque jour ou presque un village (ce qui réduit la quantité de nourriture à emporter et donc le poids du sac à dos) et on peut piquer une tête dans la mer certains jours.
Moins sportif ne signifie pas pour autant qu'il faut s'y lancer sans une préparation minimale : il faut être capable d'enchaîner 10 jours de marche avec un sac sur le dos et parfois dans une chaleur étouffante. j'ai vu des gens arriver exténués le soir au gîte et des jeunes "abandonner" sur le parcours.

Je n'ai pas parcouru le sentier dans son intégralité mais sur 6 étapes, repiquant ensuite sur le Mare a Mare nord pour rejoindre Corte, puis 
Calvi, mon point de départ, via le train. J'ai parcouru le sentier à la mi-septembre 2002, période qui possède plusieurs atouts : le gros des touristes est parti (les gîtes certes pleins mais réserveés seulement quelques jours à l'avance), le soleil est plus bas (l'équivalent d'une fin mars-début avril), les nuits sont plus longues et plus fraîches, la mer est au plus chaud. Cette période de septembre me semble idéale pour parcourir le sentier.

mercredi 11 : Bonifatu - Tuarelli

C'est par là que j'ai commencé. Le mardi soir, j'ai garé mon véhicule au parking de la maison forestière de Bonifatu. Très bel endroit, au calme, au frais d'où partent plusieurs randonnées. Le parking est payant à la journée sauf si on arrive avant le gardien. On peut également rejoindre le GR20 vers deux refuges (Carozzu en 2h30 et Ortu di u Piobbu en 3h30). Ou faire une grande boucle au départ de Bonifatu en passant par ces deux refuges : compter 10 à 11h de marche au total avec une nuit dans un des deux refuges (sachant qu'il faut 6h30 de marche le long du GR20 entre ces deux refuges).

Après un bon repas (surtout le dessert et le fameux gâteau à la farine de châtaignes avec du chocolat fondant), et une nuit au gîte, départ le lendemain pour Tuarelli.

Panneau_etape2Le départ est à 535 m d'altitude et il suffit de suivre les traits oranges qui matérialisent le tracé du Mare e Monti. On monte dans le maquis et dans une forêt avec une majorité de feuillus, on passe quelques torrents chaotiques à sec. Un peu après l'intersection avec la boucle du Calatoghiu (après une petite demi-heure de marche), on traverse la très belle forêt de pins Laricio (plantés par les Gênois pour faire des mâts de bateau) : la montée se raidit petit à petit pour finir en lacets serrés et atteindre le point culminant du jour à 1200 m (soit un peu moins de 700 m de dénivelé positif, qui se fait en 2 à 3 h suivant le rythme), près de la Bocca di Erbaghiolu (1259 m) avec une superbe vue sur Calvi et la pointe de la Revelatta. Comme c'est le  premier jour de marche, les épaules souffrent.

Après quelques centaines de mètres à marcher sur ce petit plateau, on entame une longue descente à flanc de montagne, en franchissant quelques petites sources (torrents diront les guides), puis à travers la forêt pour finir sur un chemin très rocailleux et pénible pour une fin d'étape. Le gîte de Tuarelli se trouve en surplomb du fleuve Fango à 90 m d'altitude, soit 1100 m plus bas que le point culminant à mi-étape. Et pour la journée, 1800 m de dénivelé au total, ce qui n'est pas mal.
Une baignade est envisageable dans les "piscines" naturelles du cours d'eau. Au risque de gâcher le panorama, méfiance cependant :  la pureté de l'eau descendant de la montagne est un mythe. Outre l'élevage (certes extensif), le village en amont de Tuarelli, à savoir Barghiana, possède une station d'épuration dont les eaux traitées (pas à 100% bien sûr) finissent dans le Fango. Comme l'administration fait bien les choses (la DDASS en l'occurrence), le point de baignade est recensé et surveillé (pour ceux qui veulent en savoir plus, www.baignades.sante.gouv.fr) : l'eau est de qualité moyenne (et oui, il y a trop de streptocoques fécaux, des résidus de caca pour faire simple !!).

Panneau_Gite_Tuarelli

Le gîte est bien agencé avec 24 places à l'intérieur (dortoirs à 6 ou 8 lits) et un large espace en extérieur pour camper, des sanitaires avec douches (chaudes mais je suis arrivé dans les premiers...). L'accueil était peu engageant et le repas du soir plutôt médiocre (soupe, pâtes aux olives, banane). Mais ça date de 2002 et ça s'est peut-être amélioré depuis ! Tél : 04 95 62 01 75

jeudi 12 : Tuarelli - Galeria

Panneau_etape3

L'étape est relativement aisée. Déjà, le temps de marche est réduit de 1h30 par rapport à la veille. Et le profil de l'étape n'est pas le même, loin s'en faut, ni les paysages d'ailleurs.

Photo_199Après un petit détour au départ (cf. photo ci-contre) pour contourner un petit vallon, le chemin surplombe le Fango sur sa rive droite, dans un secteur où le fleuve (et oui, il se jette dans la mer !) présente de belles vasques et où les touristes aiment à se baigner et à plonger. Le chemin traverse le maquis (myrte, chênes, arbousiers) tout en longeant un mur de pierre qui devait empêcher autrefois les troupeaux de tomber dans le ravin du Fango (plusieurs dizaines de mètres de haut parfois).

Au bout d'une heure, on change de rive en franchissant un vieux pont génois (le Ponte Vecchiu !) et on longe la route départementale 351 (vivement un sentier en site propre) jusqu'au hameau de Fango (ravitaillement possible). Mine de rien, cette première partie de parcours au bord de l'eau nous fait passer de 90 à 30 m d'altitude, soit 60 m de descente.
Après avoir franchi le pont de la RD351 qui saute un petit ruisseau affluent du Fango, on prend à gauche dans le maquis (respirez !), on passe le long de deux gros réservoirs d'eau potable avant d'arriver au point haut du jour (180 m seulment !!) avec la vue sur le golfe de Galeria et l'embouchure du Fango.
Il ne reste plus qu'a descendre sur Galéria où on trouve tout :  gîte, hôtels, camping, alimentation, restaurants au bord du port.
L'étape étant courte (arrivée personnelle sur le coup de midi dans le village), on peut profiter de l'après-midi pour faire un tour à la plage (de sable). Ou aller faire du kayak de mer dans l'embouchure du Fango pour visiter le site naturel et voir notamment les fameuses tortues cistudes et quelques oiseaux nicheurs de ces zones humides.

Le gîte (04.95.62.00.46) est un peu en retrait du village dans les terres. Accueil très sympathique (seul endroit où on demande le prénom et non le nom pour réserver). Repas très convivial à une grande table unique. Au menu : terrine, canneloni au brocchiu, dessert. Et en bonus exceptionnel ce soir là, un groupe de chanteurs polyphoniques corses (avec une main sur l'oreille -;).

dénivelés du jour : +150 m / -240 m.

vendredi 13 : Galeria - Girolata

Départ le matin sous un ciel un peu voilé et un temps lourd. Après avoir suivi environ 500 m une route qui va dans les terres, on bifurque à gauche sur le chemin qui va longer le ruisseau de Tavulaghiu. On passe à côté d'une petite retenue sur le ruisseau et à partir de là, la montée est plus franche, d'abord en fond de talweg, puis à flanc de montagne sur un sentier de muletiers. On arrive à 750 m d'altitude (le dénivelé positif... et négatif du jour) avec une bifurcation : un sentier redescend sur la gauche pour rejoindre Curzu, permettant de "doubler" l'étape mais au prix d'une très longue journée de marche... et surtout on raterait Girolata, ce qui serait bien dommage.
Sur la crête, le paysage doit être grandiose avec la proximité de la réserve naturelle de Scandola. Doit car, manque de chance, ce fut la seule journée de mauvais temps et la crête était noyée dans les nuages avec une visibilité réduite à quelques dizaines de mètres. Dommage pour la vue mais ça donnait un côté surnaturel avec les quelques vieux chênes et leurs branchages dans le brouillard : on se serait crû dans un (mauvais) conte où les arbres se mettent en mouvement avec des branches à la place des bras.
Un petit mot sur Scandola : créée en 1975 et inscrite depuis 1983 au patrimoine mondial de l'Unesco (comme une petite trentaine de sites en France), elle s'étend sur 1.000 hectares de mer et 900 hectares de falaise, et abrite des centaines d'espèces d'animaux (mérous, dauphins, rorquals, poissons-lune...) et de plantes rares. L'accès terrestre étant interdit, il n'est possible de la "visiter" qu'en bateau au départ de Calvi ou Cargèse et ça vaut vraiment le coup (fait en 2004).
Après avoir longé la crête (et croisé des randonneurs avec des ânes), puis touché  le point haut du jour à 785 m, la descente sur Girolata est rapide et relativement aisée (sauf sous la pluie où ça glisse).
Girolata est un petit paradis en Corse, accessible uniquement à pied ou en bateau (ou en quad). Même le facteur vient à pied, malgré la route la plus proche à 1h de marche. Tout juste voit-on quelques (malheureux) quads pour rappeler que le moteur à explosion existe.
Le gîte "Le Cormoran" (04.95.20.15.55) était très accueillant avec un (vieux) pêcheur corse et sa femme comme propriétaire. Repas 100% poissons (corses bien sûr : soupe et dorade)... sauf le dessert. Et une petite liqueur de myrthe pour faire passer tout ça. Un pêcheur qui a reconnu que la diversité piscicole dans le golfe en avait pris un coup depuis quelques années (mais les professionnels vous diront le contraire !).
Le fin du fin  en soirée : la pluie s'arrête, les nuages s'estompent et laissent place  au soleil qui va éclairer de mille feux la côte et la petite plage. Quand je vous dis que ne pas passer par Girolata serait une hérésie !!

A noter qu'il existe un simili-gîte en bordure de plage qui fait aussi camping et "restaurant-paillote" : La Cabane du berger 04.95.20.16.98

samedi 14 : Girolata - Curzu

Peut-être l'étape la plus dure, si je mets de côté ma première journée (l'étape 2 du sentier et n°1 perso). Mais une des plus agréables aussi. Pour démarrer la journée, le petit déjeuner (avec de la confiture d'arbouses) sur la terrasse du gîte, surplombant la mer et la plage de Girolata avec un jour naissant.

L'étape commence par une petite montée avec de superbes vues sur les falaises de Scandola éclairées par le soleil levant : le rouge de la pierre, le vert de la végétation et le bleu de la mer. Sacré panorama !
A proximité de ce point de vue, arrive une bifurcation (altitude : 180 m) : soit on choisit le tracé classique, qui part vers l'Est dans les terres, soit on poursuit vers le sud la variante (un peu plus courte) qui surplombe le golfe de Girolata.
J'ai pris la variante pour faire plus court (je devais doubler une étape le lendemain) et pour profiter de la proximité de la mer. La variante redescend rapidement vers la petite plage de sable fin au fond de la petite crique de Tuara où mouillait un voilier. Nouveau décor paradisiaque avec forte incitation à la baignade... à laquelle je n'ai pu échapper.
Nouveau départ mais est-ce l'effet du bain, toujours est-il que je n'ai pas pris le bon sentier. En effet, il faut se méfier au départ de cette plage. Il faut bien prendre la variante du Mare e Monti et non un sentier qui longe le rivage 5 à 10 m au dessus de la mer !! En fait, juste après avoir franchi le ruisseau (ou ce qu'il en reste en été, c'est-à-dire rien) après la plage, il faut prendre à gauche et s'élever à flanc de montagne dans la pinède, direction Bocca a Croce (270 m d'altitude). A ce niveau, on trouve une espèce de boui-boui situé sur le  parking de la RD81. Pour ma part, de la plage de Tuara, j'ai poursuivi le "sentier littoral" jusqu'à un chemin carrossable remontant en lacets vers Bocca a Croce. Je conseille fortement de faire une pause en ce lieu car ensuite la montée est rude, sur une ligne de crête orienté plein sud, donc en plein soleil. On grimpe jusqu'à 685 m d'altitude, en n'oubliant pas de se retourner de temps à autre pour admirer la vue sur le golfe et sur le monte Senino qui culmine à 618 m en bord de mer (donc plus haut que les falaises de Cassis).
Après une pause déjeuner + sieste bien méritée au point haut du jour, il ne reste plus qu'à rejoindre le tracé principal (jonction à 710 m d'altitude) et descendre vers Curzu. Pour rejoindre le gîte, il faut sortir du sentier balisé au niveau du réservoir d'eau en haut de Curzu, tourner à droite, descendre dans les rues du village pour arriver sur la RD81. De là, tourner à droite et faire 250 m sur la départementale en direction de Calvi et Galéria.

Le gîte (04.95.27.31.48) est dans le bas du village à 260 m d'altitude.
L'accueil était un peu froid (un peu corse ?) avec quelques remarques bizarres. Il n'empêche que le gîte était agréable. Et puis un magnifique ciel étoilé à la nuit tombée sans lumière parasite.

Bien qu'ayant pris un bain de mer et fait un détour involontaire par le sentier des douaniers, j'étais au gîte deux heures avant le gros de la troupe qui avait pris le parcours classique (on retrouve toujours les mêmes le soir au gîte puisqu'on fait le même parcours). Arrivés tardivement et exténués, râlant contre cette trop longue et monotone étape à leur goût, où ils n'avaient fait que marcher au soleil, les autres randonneurs m'ont confirmé dans mon choix d'avoir pris la variante.

étape classique (d'après les cartes de l'IGN) : plus longue (estimation entre + 30 et +50% en distance) car rentrant beaucoup plus dans les terres, elle suit plusieurs lignes de crêtes (d'où un soleil omniprésent). Après un parcours en faux-plats montants et descendants jusqu'un peu avant la RD81, le sentier grimpe ensuite franchement à 685 m d'altitude à la punta di u Monditoghiu, puis passe à plus de 800 m d'altitude (Capu Tondu, Tartavellu). C'est ensuite un parcours en (petites) montagnes russes le long de la crête de Salisei qui culmine à 850 m. On retrouve la variante au pied du Capu di Curzu (qui pointe à 850 m).
dénivelé : +815 m/ -85 m / +120 m/ -105 m/ +85 m/ -570 m, soit un global de +1020 m / -760m.

variante : dénivelé  +180 m/-180 m/+710 m/-450 m, soit un global de +890 m / -630 m (finalement à peine moins que le parcours classique ; seule la longueur diffère).

dimanche 15 : Curzu - Ota

Jour du seigneur, journée de seigneur : ce sera une étape doublée, c'est-à-dire deux étapes dans la même journée.

Étape 6 du MeMo pour débuter. C'est une étape sans difficulté qui permet de souffler après la grande étape la veille, surtout si on a pris le parcours classique par les crêtes.
Il faut remonter jusqu'au réservoir de Curzu (soit +70 m à froid !!) pour reprendre le sentier qui descend doucement à flanc de montagne vers le ruisseau de Vetricella (65 m d'altitude), remonte à 350 m d'altitude avant de plonger sur Serriera, petit village d'une centaine d'habitants, traversé par le ruisseau de Santa Maria.
La matinée m'a suffit pour rejoindre Serriera où j'ai déjeuné en compagnie d'un couple de Dijonnais qui était passé par la route.

Dénivelé : +70 m/-265 m/+285 m/-280 m, soit +355 m/ -545 m.

Pour info, j'ai croisé des randonneurs qui n'ont pas trop apprécié le gîte de Serriera (04.95.10.49.33) : un peu glauque à leur goût et une tenancière pas aimable.

Après le déjeuner, j'ai enchaîné l'après-midi par la suite à ma sauce...Ayant décidé de doubler l'étape mais aussi de profiter de la mer en passant par Porto, il m'a fallu innover au départ de Serriera. Je suis donc descendu vers la mer par la RD524, puis à gauche par la RD81, puis à droite par la RD724 (qui suit le ruisseau de Vetricella). Avantage : ça va vite. Inconvénient : les voitures. Pour ceux qui veulent se tordre une cheville, on peut descendre par le lit des ruisseaux quand coule un filet d'eau (pas quand il y a de l'orage dans l'air hein !), mais c'est plus long. Par la route, j'étais sur la plage de galets de Bussaglia en une heure depuis Serriera. C'est un site protégé relativement méconnu et donc peu fréquenté (en septembre). Baignade et repos avant de repartir vers Porto. Pour rejoindre ce village et sa tour carrée, on peut faire le trajet inverse : remonter la RD724 jusqu'à la RD81 puis suivre cette route vers la droite. Mais l'itinéraire est long. J'ai préféré, au prix de quelques belles griffures de branches et branchages du maquis, remonter un chemin très mal dégagé et très pentu (pas loin de 30%) partant sur la droite de la RD724 à 250 m de la plage et atteignant la RD81 située 130 m plus haut (vous suivez toujours ?). Il ne restait plus qu'à rester sur la RD81 (puis la RD84 à droite) qui descend vers Porto. Comptez une bonne heure de marche pour arriver au pied de la tour carré de Porto.


Après la dégustation d'une grosse glace aux trois chocolats face au port (je suis gourmand et alors ?) et l'écriture de quelques cartes postales, j'ai repris mon chemin par la route (RD124) pour atteindre Ota, dans une espèce de contre la montre pour arriver à l'heure au gîte. Sur la route, on croise plusieurs petits cimetières particuliers. C'est... particulier !

Le gîte (04.95.26.12.92) est très correct et on a le droit de manger dans la grande salle du restaurant (on nous fait quand même un peu sentir qu'on ne paie pas plein pot). Les guides vantent beaucoup la cuisine de ce restaurant, ce qui est vrai à condition d'aimer la polenta !

C'est lors de cette étape doublée que j'ai quitté mes petits compagnons de route et que j'en ai retrouvé de nouveaux : deux Allemandes qui souhaitaient rejoindre Evisa pour prendre le bus (une feinte pour ne pas monter au col de Vergio à pied où je les ai retrouvées) et un couple de jeunes Français qui poursuivaient vers Cargèse. Ce fut également mon dernier gîte sur le Mare e Monti puisque le lendemain, je décidais de rattraper le GR20 pour finir ma boucle et revenir à Bonifatu.

Etape 7 du MeMo :ayant pris une variante personnelle, je ne peux décrire le trajet qu'en l'analysant sur la carte IGN. grimpette dans le maquis probablement avec de beaux lacets bien serrés par endroit pour arriver tout proche du Capu San Petru (la Cap Saint-Pierre) à 930 m d'altitude (soit +860 m depuis Serriera). Ensuite, c'est descente pépère sur la ligne de crête puis descente sèche dans la rocaille jusqu'à franchir un petit ruisseau à 400 m d'altitude environ. On finit plus cool plus ou moins à flanc de montagne pour déboucher à Ota.

lundi 16 : Ota - Verghiu

Première partie de journée sur le Mare e Monti jusqu'à Evisa. Démarrage facile avec descente dans les gorges de la Spelunca, franchissement de la rivière sur un pont gênois (encore un ponte vecchiu !) et montée sur un chemin empierré à travers les bois. On débouche sur la RD84 au pied du village d'Evisa. On trouve de tout : un petit commerce, une presse et un restaurant. Pour se refaire, le déjeuner se composera de charcuterie corse et de frites. Non mais ! Avec lecture du journal.

Suite du parcours l'après-midi en prenant la bifurcation à gauche en sortie de village pour suivre le sentier "Mare a mare" nord (il va de Cargese à Moriani en 10 jours). Quelques châtaigniers pour commencer, puis entrée dans la superbe forêt d'Aitone. Je ne sais pas si ce sont les frites, mais je me suis un peu loupé en perdant la trace dans les fougères. Je me suis retrouvé dans le village vacances désert (il sert plutôt en hiver pour le ski) au milieu des pins laricio. J'ai fini par retrouver le sentier en prenant une piste forestière. La fin d'étape fut rude avec un refroidissement sensible de l'air (lié à l'altitude) et une douleur à un genou qui me faisait craindre le pire ! Au niveau du col, je fus accueilli par les vaches corses bien sûr (c'est-à-dire maigrelettes). J'ai rejoint la station de ski pour passer la nuit. J'entrais dans la partie "improvision" du séjour puisque je n'avais pas de réservation pour la suite du parcours. Coup de bol, il restait de la place dans un dortoir. J'ai pris le repas en compagnie de mes compagnons de chambrée qui faisait le GR20 : un frère et une sœur et une copine à eux, la vingtaine d'année. Devant des cannelloni au brocchiu (deuxième), on a discuté du GR20 qu'ils parcouraient. Et la description de leurs journées a achevé de refroidir mon idée d'emprunter ce sentier mythique. Pour caricaturer, départ quand le jour se lève (vers 6h le matin  à la mi-septembre), puis "à fond à fond à fond" jusqu'au refuge suivant qui est atteint vers 12-13h. Pourquoi faut-il aller si vite ? car l'orage monte régulièrement l'après-midi sur les crêtes et qu'il vaut mieux être à l'abri quand il survient. Et aussi car les premiers arrivés ont droit à une place à l'intérieur du gîte (pas de réservation). Les derniers arrivés restent dehors ! Au bout de quelques jours, ils en avaient assez d'occuper leurs après-midi à jouer aux cartes ! Bref, avec mon mal au genou naissant et sachant que je partais pour trois étapes en autonomie complète en prenant le GR20, j'ai choisi de poursuivre le Mare a mare jusqu'à Corte, toujours en 3 jours. Et de prendre le train à Corte pour rejoindre Calvi.

Après le repas, il fallut sortir pour rejoindre les chambres : température très fraîche avec des renards rodant près des remontées mécaniques des pistes de ski !

Bilan de l'étape :
départ d'Ota à 340 m d'altitude
passage au fond des gorges (210 m)
pause déjeuner à Evisa (850 m)
arrivée au col de Verghiu (1 480 m).
Dénivelé :  -130 m / + 1 270 m

mardi 17 : Verghiu - Calacuccia

Réveil vers 7h en constatant que les GR20istes sont déjà partis. Petit déjeuner à l'hôtel et zou départ. Pour le fun, ça démarre par 500 m sur le GR20. Puis on tourne à droite sur le mare a mare nord : on passe à côté d'un camp militaire et ça descend franchement dans une forêt jusqu'au franchissement du Golo (un fleuve corse avec de belles gorges plus en aval) près de la bergerie de Tillerga à 1050 m d'altitude (et oui, on a perdu 400 m). Le sentier remonte ensuite à 1200 m dans des secteurs plus rocheux. Puis, il passe à flanc de montagne et redescend vers un ruisseau qu'on franchit par un pont gênois (pont de Muricciolu).
C'est là que j'ai fait la pause repas et baignade dans des vasques : baignade tonique, l'eau étant fraîche.

Suite de la journée tranquille en faux plat descendant : on passe au pied d'Albertacce, on rejoint la rive gauche de la retenue du barrage sur le Golo (réserve d'eau potable) et on arrive à Calacuccia. Les deux villages ont un gîte. J'ai fini à l'hôtel (je ne sais plus pourquoi) dans une chambre avec un simple lavabo (il ne restait que ça ?). L'épicerie permet de refaire le plein pour le lendemain.
Pour le repas du soir, j'ai atterri à la pizzeria.

Bilan de l'étape : - 430 / + 150 / - 370 m soit +150 / -800 m. globalement, ça descend !

mercredi 18 : Calacuccia - Sega

L'étape commence par le passage sur le barrage via la route. ensuite, ça se corse avec LA difficulté du jour, à froid, de bon matin : une sacrée montée jusqu'à la bocca a l'Arinella (1592 m), soit 800 m de grimpette pour se mettre en jambes. Après, il ne restera qu'à se laisser glisser jusqu'au refuge. Ma douleur au genou étant revenue en fin d'étape la veille, je craignais un peu la montée. Finalement, tout s'est bien passé. Ce n'est pas trop dur, il m'a fallu environ 2h et c'est sur le versant nord, donc on ne souffre pas de la chaleur. D'en haut, beau panorama que la montagne corse et le Monte Cinto, point culminant qui est moins impressionnant que du village.
Histoire de ne prendre aucun risque, j'ai fait une très longue pause au col (la bocca !) : sieste, lecture, repas. Et vers 17h, je suis descendu vers le refuge de la Sega où bien du monde attendait le gardien. Cette grande affluence a deux origines :
- du refuge, on peut rejoindre le GR20 en une journée
- on accède aux gorges de la Restonica en franchissant une crête au sud du refuge.
Au pied du refuge, coule le Tavignano, autre grand fleuve corse.

Le gardien est arrivé à cheval avec des vivres. C'est un refuge tout beau tout neuf autonome en énergie (et avare aussi en énergie). Les douches sont solaires (pas très chaudes) et il vaut les prendre quand il fait jour car il n'y a pas d'électricité. Eclairage aux lampes à pétrole. Le gardien a fait la tambouille en demandant ce qu'on voulait manger. Guère de souvenir de ce repas et au lit vite fait avec deux hurluberlus marseillais dans la chambre.

A noter que le gîte est à 1160 m d'altitude, au cœur de la Corse et que la température est fraiche le soir.

Bilan de l'étape : +800 m / - 430 m.

jeudi 19 : Sega - Corte

Dernière journée, facile là aussi avec la descente jusqu'à Corte en longeant le Tavignano, qu'on franchit pas un pont de singe. En 4h, j'étais à Corte (pour 700 m de dénivelé négatif). Il est donc possible de doubler l'étape avec celle de la veille. Ce jugement est peut-être à nuancer si on fait l'étape dans l'autre sens car cela monte.
Arrivé à Corte à l'heure du déjeuner, je me suis installé à une terrasse d'un petit restaurant avec un menu complet à 12€ tout à fait correct. L'après-midi, j'ai visité le musée de l'histoire Corse, sis dans la citadelle.
Et vers 16h, j'ai pris le train corse, plutôt bondé, pour rejoindre Calvi, via un changement à Ponte Leccia. Le train va très doucement et traverse des paysages somptueux (gloire aux constructeurs). Le tronçon entre Ponte Leccia et l'Île rousse était magique avec le coucher du soleil sur la mer.
Arrivée vers 21h à Calvi où j'ai dormi dans une auberge de jeunesse.

J'ai découvert au retour qu'il existe un sentier qui part de Corte à l'Ile Rousse en passant par les villages perchés de la Balagne, la vallée de l'Asco et qui rejoint le mare a mare nord un peu avant le refuge de la Sega. Bref, on peut presque boucler depuis Calvi. 

 

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